Que faire après un gel de printemps ? (Source: institut français de la vigne et du vin)

Cette parcelle haute de la Canague Vieille, appelée l’Olivette par les anciens, fût relativement épargnée par la morsure du gel. Malheureusement, le souffle glacé a durement frappé ailleurs en contre-bas.

L’Estimation les dégâts

(Sur cette photo, les restes brûlés de la première sortie sont déjà recouverts.)

Estimer des dégâts après un gel de printemps est nécessaire pour optimiser les travaux à mettre en œuvre. Les dégâts ne peuvent être évalués précisément qu’à partir de la reprise de croissance de la vigne (soit environ 3 semaines après l’épisode gélif).

  • Des dégâts jusqu’à 40 % : la vigne va compenser la perte de récolte par les autres rameaux indemnes (si les conditions climatiques à la floraison sont optimales, la récolte pourra être pleine).
  • Des dégâts entre 40 et 60 % : la récolte sera partielle et il faudra veiller à assurer le bois de taille pour l’hiver suivant.
  • Des dégâts supérieurs à 60 % : il n’y aura pas ou peu de récolte. L’objectif principal sera de faire du bois de taille pour l’hiver prochain et préserver l’architecture du cep.

Attention – Aucune intervention ne doit être entreprise sur les vignes avant le redémarrage de la végétation. Il est inutile d’enlever les rameaux gelés qui se dessècheront naturellement tout seuls. L’apport de fertilisant ou de biostimulant pour favoriser la reprise de la pousse est inutile après un épisode gélif, la vigne n’absorbant l’azote qu’à partir du stade 5-6 feuilles. La vigne va enclencher seule des processus de cicatrisation et la reprise de végétation.

L’ébourgeonnage

Lorsque les dégâts ne dépassent pas les 40 %, l’ébourgeonnage doit donc être réfléchi de manière habituelle. En revanche, au-dessus de 40 % de perte, l’ébourgeonnage doit en priorité permettre d’assurer du bois de taille pour l’hiver. Soigner l’ébourgeonnage après un épisode de gel pour éviter un développement trop important de rameaux et maintenir une vigueur suivante.

L’ébourgeonnage après un gel est très utile car il permet un gain économique en étant plus rapide que la taille. En effet, la réalisation d’un ébourgeonnage est essentielle après des dégâts de gel importants pour éviter des chantiers de taille longs et fastidieux l’hiver suivant (la taille de vignes gelées et non ébourgeonnées nécessite 30 à 40 % de temps supplémentaire). L’ébourgeonnage favorise également l’aération du feuillage améliorant ainsi l’induction florale pour l’année suivante. Enfin il permet de choisir les bois pour reconstruire le cep et ainsi préserver son architecture.

L’ébourgeonnage des vignes gelées doit être raisonné selon trois critères :

  • Eliminer les pampres pour privilégier les repousses de bourgeons sur la tête ;
  • Conserver un rameau dans le flux de sève sur la tête de la souche pour former un courson ;
  • Conserver au moins un rameau sur du bois d’un an pour conserver une branche qui porte des fruits.

 

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